La Super Pioche

Description de la pioche..

Dans cette pioche1 vous trouverez l'intégralité des façons d'apprendre presentes sur le site. Les conseils ci-dessous se révèlent extrêmement bénéfiques pour approfondir l'apprentissage de la pièce que vous avez déjà commencée, ou bien pour évaluer la solidité de vos compétences en matière d'apprentissage, notamment quelques semaines avant un événement tel qu'un concert.

  • Sélectionnez un court passage de votre pièce (2 à 8 mesures) et mettez en pratique l'exercice proposé sur la carte, décrit ci-dessous.
  • ⚠ Si la carte ne vous convient pas, passez à autre chose et continuez à vous entraîner avec d'autres exercices présents dans la pioche.

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1 Cette pioche contient 34 cartes et est soigneusement mélangée à chaque nouvelle consultation.
Placées en dessous de la carte, les étoiles indiquent la difficulté de l'exercice.


→ Passez d'une carte à l'autre en glissant votre doigt sur la carte que vous voyez.


  • Jouer et chanter la m.d. en marchant
  • Organiser les plans sonores
  • Réviser les intervalles
  • Travailler avec le métronome
  • Segmenter
  • Fredonner en marquant la pulsation
  • Jouer et chanter la m.g. en marchant
  • (Re)définir la direction de la phrase
  • Jouer la m.d. en chantant la m.g.
  • Jouer en marchant la pulsation
  • Réviser le parcours tonal
  • Posture
  • Jouer en chantant la m.g.
  • Rencontrer les touches
  • Compter les mesures
  • Écouter les noms de notes
  • Travailler les yeux fermés
  • Jouer au ralenti
  • Jouer en comptant
  • S'enregistrer / Écouter
  • Être présent
  • Travailler sans le son
  • Travailler sans pédales
  • Jouer en chantant la m.d.
  • Réviser la trame narrative
  • Liberer les articulation
  • Jouer lentement
  • Traduire les indications
  • Détailler les nuances
  • Écouter le son dans l'espace
  • Jouer en marchant à la mesure
  • Apprendre la m.g. par cœur
  • Jouer la m.g. en chantant la m.d.
  • Travailler dans la tête
  • Travailler sur le couvercle
  • Jouer et chanter la m.d. en marchant
    ★✩✩

    → Est-ce que je sais jouer en chantant la partie de la main droite et en marchant la pulsation en même temps ?

    Jouez la main droite, chantez et marquez la pulsation en « marchant ». Marcher la pulsation veut dire lever les pieds en alternance (l’un, puis l’autre) de sorte que le pied se décolle entièrement du sol, puis regagne le contact avec le sol en même temps que la note jouée et chantée.

    Si vous éprouvez des difficultés, vous pouvez marquer les pulsations sur votre partition. Cela vous aidera à les repérer.

    Placez les « barres de pulsation » en traçant des lignes qui traversent les deux portées (cette approche semble judicieuse car elle permet de mettre en valeur la coordination entre les mains). L’espace entre deux barres doit impérativement correspondre à 1 « temps ». Le temps qui s’écoule entre les 2 barres de la pulsation est toujours le même.

  • Organiser les plans sonores
    ★★✩

    → Est-ce que j'ai bien organisé les plans sonores ?

    Dans la plupart des pièces, on peut distinguer trois couches (ou plans) sonores : la mélodie, la basse et l'accompagnement, et il est souhaitable d'établir une hiérarchie entre eux. Voici leurs caractéristiques :

    1. La mélodie est une ligne musicale avec une identité forte, facilement reconnaissable et souvent simple à chanter et à mémoriser. Elle se situe dans les aigus et est généralement la ligne la plus haute (sauf dans certains cas où elle se trouve dans les médiums ou les graves, ce qui est plus rare). La mélodie doit être placée au « premier plan » du tissu musical, ce qui signifie qu'elle doit être radicalement plus forte que les autres plans.
    Cependant, il est essentiel de rester vigilant quant aux hiérarchies entre les notes au sein de cette voix. Même si cette voix est dominante, cela ne veut pas dire qu'il faut jouer toutes les notes de manière équivalente en termes de nuance.

    2. La basse a pour fonction de constituer un fondement aux harmonies. C'est une voix qui occupe le « 2ème plan » sonore, étant moins importante que la mélodie mais plus importante que l'accompagnement. C'est la ligne la plus grave.

    3. L'accompagnement est le plan le moins important, situé entre les deux extrêmes.
    Cependant, il incarne une sorte de réverbération harmonique, offrant un soutien et une profondeur à la mélodie et à la basse.
    Il est important de noter que ce plan peut bien évidemment être subdivisé en plusieurs sous-plans qui seraient pris en charge par différents instruments orchestraux dans notre imagination.


    Exemple 1 :



    BRAHMS - Intermezzo op.119 n°2
    (mes.56-57)

    ______________
    1 Ici, nous distinguons clairement les trois plans. Vous avez sans doute remarqué qu'il y a des notes qui ont disparu lorsque nous avons effectué cette distinction. Ces notes se situeraient sur un quatrième plan que nous avons choisi de ne pas mentionner afin de ne pas alourdir la notion des plans sonores.

  • Réviser les intervalles
    ★★✩

    → Suis-je conscient des intervalles dans la ligne mélodique ?

    Pour chercher davantage de clarté et d'expressivité dans la ligne mélodique ou dans un motif, il est important de conscientiser les intervalles entre les notes disjointes.

    • Notez les intervalles des lignes motiviques sur votre partition.
      Exemple : 3ceM (tierce majeure), 4te (quarte), 6tem (sixte mineure), etc.
    • Prononcez à voix haute vos indications tout en jouant dans un tempo modéré.
    • Essayez d'identifier et de prendre conscience d'un intervalle en l'écoutant simplement, sans avoir à le nommer à voix haute.
  • Travailler avec le métronome
    ★★✩

    → Est-ce que je suis capable jouer avec le métronome ?

    La force rythmique confère une dimension particulière à notre expression musicale. Pour aborder le travail du temps musical, l'utilisation du métronome est un recours possible, car il indique la pulsation et met en évidence nos écarts par rapport à celle-ci. Il est crucial d'étudier le fragment d'un point de vue métrique extrêmement précis, pour ensuite pouvoir s'en écarter dans le but de chercher un temps vivant.

    Il est important de noter que le métronome est uniquement un moyen, un outil pour établir et vérifier le rythme. Il ne doit en aucun cas être considéré comme une garantie d'un jeu expressive, ni comme une finalité en soi.

    • les montées métronomiques : Réglez le métronome à un tempo où vous vous sentez à l'aise. Jouez le passage à plusieurs reprises. Ensuite, augmentez le tempo de 3 à 5 bpm (battements par minute) et rejouez le même passage. Continuez d'augmenter la vitesse du métronome jusqu'à atteindre le tempo souhaité, puis revenez progressivement au tempo lent avec lequel vous avez commencé.


      BEETHOVEN - Sonate op.14 n°1; ler mouvement (mes. 1-2)


    • métronome à contretemps : Le métronome bat désormais sur les temps faibles. Cet exercice peut sembler complexe au départ, mais une fois maîtrisé, il renforcera considérablement votre perception de la pulsation.


    • métronome à la mesure : le métronome indique maintenant l’entièreté de la mesure (battement très lent)

  • Segmenter
    ★★✩

    → Est-ce que j'ai divisé le passage que je travaille en courts motifs ?

    To chunk - couper en morceaux (ang.)

    Tout comme dans un discours verbal, le discours musical s’organise en phrases, qui sont constituées de mots de plusieurs syllabes. Nous allons appeler ces mots des « chunks ». À l’intérieur de chaque mesure, découpez le discours musical en petits bouts de 2, 3 ou 4 notes (pas plus). Jouez ces « chunks » en vous arrêtant sur la dernière note du groupe.

    Ensuite, enchaînez sans interruption tout en maintenant cette séparation entre les groupes dans votre esprit, mais assurez-vous évidemment de ne pas le faire entendre. Vous constaterez certainement que toute la section sera plus compréhensible pour vous et donc pour votre auditeur.

    Cet exercice est très favorable à la clarté des traits rapides.

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    L'exemple présent sur la carte : MOZART - Sonate pour piano n°17 K.545; 1er mouvement (mes.9)

  • Fredonner en marquant la pulsation
    ★✩✩

    Frodonner = Chanter à mi-voix

    → Suis-je capable de chanter en marquant la pulsation sans jouer ?

    • Chantez à mi-voix la mélodie de la section, comme si c'était une berceuse, tout en marquant la pulsation ou en dirigeant.

    • Faites-le sans regarder la partition dans un deuxième temps.

    Cette « chanson » est une sorte d'essence de votre pièce que vous allez incarner à l’aide de l’instrument. Rappelez-vous que les nuances1, les articulations2 et les progressions3 font partie de la musique.



     Télécharger les fiches :


    1 Nuances : pianofortemezzo-fortepianissimo. Encore appelées les dynamiques, ce sont les différentes manières de communiquer un contenu musical, par example avec une voix douce (piano), puissante (forte) ou timide (pianissimo), etc.
     Télécharger la fiche nuances

    2 Articulations : legatostaccatotenuto.  Ce sont les différentes manières de passer d’une note à l’autre, en liant (legato), en détachant (staccato), en étant particulièrement attentif à la façon dont on arrête le son après une certaine durée (tenuto).

    3 Progressions : crescendo (de plus en plus fort), diminuendo (de moins en moins fort), accelerando (de plus en plus vite), ritenuto (en freinant). Ce sont les différentes manières graduelles (petit à petit, peu à peu) de changer de nuances ou de tempo.

  • Jouer et chanter la m.g. en marchant
    ★✩✩

    → Est-ce que je sais jouer en chantant la partie de la main gauche et en marchant la pulsation en même temps ?

    Jouez la main gauche, chantez et marquez la pulsation en « marchant ». Marcher la pulsation veut dire lever les pieds en alternance (l’un, puis l’autre) de sorte que le pied se décolle entièrement du sol, puis regagne le contact avec le sol en même temps que la note jouée et chantée.

    Si vous éprouvez des difficultés, vous pouvez marquer les pulsations sur votre partition. Cela vous aidera à les repérer.

    Placez les « barres de pulsation » en traçant des lignes qui traversent les deux portées (cette approche semble judicieuse car elle permet de mettre en valeur la coordination entre les mains). L’espace entre deux barres doit impérativement correspondre à 1 « temps ». Le temps qui s’écoule entre les 2 barres de la pulsation est toujours le même.

  • (Re)définir la direction de la phrase
    ★★✩

    Essayez de trouver l’événement musical remarquable dans chaque phrase musicale. Cela peut être une nuance : un forte, un pianissimo, ou un accent, ou encore une couleur harmonique très différente des autres. Souvent cet événement est précédé par une « progression » - crescendo, diminuendo, accelerando, ritenuto, etc. Comme un astre important, cet événement est une sorte de « centre de gravité » qui attire la matière musicale, qu'on appelle aussi un « climax » ou un « point culminant ».

  • Jouer la m.d. en chantant la m.g.
    ★★✩

    → Est-ce que c'est facile pour moi de jouer la main droite en chantant la main gauche ?

    Jouez la main droite seule en chantant la main gauche. S’il y a des doubles notes, choisissez un « trajet » : soit la voix supérieure de la main gauche, soit la voix inférieure, puis inversez. Faites de la partie de la main gauche (de la basse) une véritable mélodie qui dialogue et accompagne celle de la main droite.

  • Jouer en marchant la pulsation
    ★✩✩

    → Suis-je capable de jouer deux mains ensemble et marcher la pulsation en même temps ?

    Jouez les deux mains ensemble en « marchant ».

    Marcher la pulsation veut dire lever les pieds en alternance (l’un, puis l’autre) de sorte que le pied se décolle entièrement du sol, puis regagne le contact avec le sol en même temps que la note jouée et chantée.

    Si vous éprouvez des difficultés, vous pouvez marquer les pulsations sur votre partition. Cela vous aidera à les repérer.

    Placez les « barres de pulsation » en traçant des lignes qui traversent les deux portées (cette approche semble judicieuse car elle permet de mettre en valeur la coordination entre les mains). L’espace entre deux barres doit impérativement correspondre à 1 « temps ». Le temps qui s’écoule entre les 2 barres de la pulsation est toujours le même.

  • Réviser le parcours tonal
    ★★★

    → Suis-je conscient des pôles tonals ?

    Indiquer et conscientiser le plan tonal est fondamental pour élaborer une sorte de carte mentale qui guidera votre parcours lors de votre jeu.

    • Indiquez sur votre partition les différentes tonalités de la pièce ou du fragment que vous travaillez.
      Exemple : Do-M, La-mineur, Fa-M, etc.

    • Jouez et prononcez les tonalités à voix haute.

    • Indiquez les différentes harmonies présentes entre deux pôles tonals en les chiffrant si cela est possible.

  • Posture
    ★✩✩

    Gardez à l'esprit qu'une grande partie de la qualité sonore découle de l'adoption d'une posture confortable et optimale.

     Télécharger la fiche posture


    Voici quelques conseils à suivre :

    • Choisissez un tabouret suffisamment ferme (mais pas trop dur) pour que votre bassin soit bien posé. Évitez de vous asseoir dans un fauteuil ou sur un canapé.

    • Réglez la hauteur du tabouret et sa distance par rapport au piano de manière à ce que vos coudes soient ouverts à un angle de 100° à 120°

    • Imaginez que les touches blanches se prolongent infiniment derrière vous, formant un plan. Posez ensuite vos coudes sur ce plan imaginaire.

    • Dans votre esprit, visualisez une division horizontale de votre tabouret et asseyez-vous sur la moitié la plus proche de l'instrument.

    • Assurez-vous que vos pieds touchent le sol. Si ce n'est pas le cas, utilisez un rehausseur de pédales » ou un support tel qu'une caisse en bois pour combler l'espace manquant.

    • Maintenez une connexion avec le sol de manière à pouvoir vous lever à tout moment.

    • Orientez votre tête de manière à ce qu'elle vous « mène » vers le plafond.

    • Soyez attentif à l'espace entre le piano et votre buste. Pour mieux le ressentir, imaginez que vous tenez un grand ballon.

  • Jouer en chantant la m.g.
    ★✩✩

    → Est-ce que je sais jouer en chantant la partie de la main gauche ?

    La main gauche est elle-même une grande mélodie qui est très différente de celle de la main droite. Il est fondamental de bien savoir la chanter, ainsi que de la mémoriser pour qu’elle puisse soutenir la main droite.

    Chantez la partie de la main gauche avec le nom des notes tout en jouant. Prenez soin de la chanter avec les nuances1, les articulations2 et les progressions3.

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    1 Nuances : pianofortemezzo-fortepianissimo. Encore appelées les dynamiques, ce sont les différentes manières de communiquer un contenu musical, par example avec une voix douce (piano), puissante (forte) ou timide (pianissimo), etc.  Télécharger la fiche nuances

    2 Articulations : legatostaccatotenuto.  Ce sont les différentes manières de passer d’une note à l’autre, en liant (legato), en détachant (staccato), en étant particulièrement attentif à la façon dont on arrête le son après une certaine durée (tenuto).

    3 Progressions : crescendo (de plus en plus fort), diminuendo (de moins en moins fort), accelerando (de plus en plus vite), ritenuto (en freinant). Ce sont les différentes manières graduelles (petit à petit, peu à peu) de changer de nuances ou de tempo.

  • Rencontrer les touches
    ★★★

    → Suis-je capable de prêter attention au contact avec les touches ?

    Prêtez maintenant toute votre attention à la manière dont vos doigts rencontrent les touches.

    • Quelle est la température des touches ? Quelle est leur texture ?
    • Est-ce qu'il y a des rencontres avec certaines touches qui sont moins claires qu'avec d'autres ?
  • Compter les mesures
    ★★✩

    → Est-ce que je sais combien de mesures il y a dans chaque phrase ?

    Afin d’élaborer le sentiment d’unité du fragment, notez le numéro de chaque mesure au-dessus de la barre de mesure, puis jouez les mains ensemble en comptant à haute voix le numéro de chaque mesure.

    Supposons que votre fragment comporte 4 mesures. Dans ce cas, notez les numéros de mesures dans l'ordre inverse, comme suit :

    « 4 » pour la mesure 1 ;
    « 3 » pour la mesure 2 ;
    « 2 » pour la mesure 3 ;
    « 1 » pour la mesure 4.

    Cette numérotation à l'envers s'avère très utile, car elle indique le nombre de mesures restantes avant le prochain fragment.

  • Écouter les noms de notes
    ★★✩

    → Est-ce que j'entends les noms de notes en jouant ?

    Approfondissez la précision de votre écoute en suivant ces trois étapes :

    • Commencez par travailler en prononçant à haute voix les noms de notes présentes dans la mélodie, puis dans la ligne des basses, tout en jouant les deux mains ensemble.

    • Effectuez cette démarche d'abord en jouant, puis vérifiez si vous pouvez le faire sans jouer, en vous concentrant uniquement sur le chant.

    • Enfin, sans prononcer les noms de notes à voix haute, mais en jouant seulement, essayez d'écouter comment les noms de notes résonnent en vous.

  • Travailler les yeux fermés
    ★★★

    → Suis-je capable de jouer avec les yeux fermés ?

    Cet exercice est intéressant pour consolider plusieurs aspects de votre jeu :

    1. Votre mémoire
    2. Votre chant intérieur
    3. Votre rapport au clavier
    • Fermez les yeux et jouez d'abord lentement plusieurs fois jusqu'à ce que vous soyez à l'aise dans un tempo lent.

    • Refaites le même exercice dans un tempo plus rapide.

    Cet exercice est exigeant, et en cas de difficultés, il est préférable de ne pas se précipiter vers le tempo final.
    Introduire un élément perturbateur lors de votre séance d'entraînement peut s'avérer bénéfique, tout en gardant une certaine cohérence avec la réalité : sur scène, la contrainte des yeux fermés ne sera pas présente.

  • Jouer au ralenti
    ★★✩

    → Suis-je capable de jouer très lentement ?

    Entraînez-vous à jouer votre pièce ou le passage que vous travaillez dans un tempo excessivement lent tout en veillant à la précision de la pulsation. Cet exercice vous aidera à consolider votre mémoire.

  • Jouer en comptant
    ★✩✩

    → Est-ce que j'ai une compréhension claire des temps ?

    Jouez toutes les notes les mains ensemble en comptant les temps à voix haute.
    Vous pouvez également « marcher » la pulsation en même temps.
    Marcher la pulsation veut dire lever les pieds en alternance (l’un, puis l’autre) de sorte que le pied se décolle entièrement du sol, puis regagne le contact avec le sol en même temps que la note jouée et chantée.

  • S'enregistrer / Écouter
    ★✩✩

    → Est-ce que j'ai travaillé en m'enregistrant ?

    Lorsque nous jouons, il n'est pas toujours possible de saisir pleinement l'ensemble de l'image sonore que nous produisons, puisque nous avons plusieurs éléments à gérer en même temps. C'est pourquoi l'enregistrement peut servir de référence objective.

    Enregistrez-vous et répondez aux questions suivantes :

    • Est-ce que la « tâche artistique » que vous souhaitez communiquer au public est potentiellement perceptible ?

    • Quelles éventuelles divergences observez-vous entre ce que vous aviez prévu et ce que vous entendez sur l'enregistrement ?

    Refaites un enregistrement une deuxième fois en modifiant ce qui a attiré votre attention.

  • Être présent
    ★★★

    → Est-ce que je sais m'écouter avec une « oreille extérieure » ?

    Vous avez sans doute déjà remarqué que lorsque nous jouons en présence de quelqu'un, notre jeu varie considérablement. Il devient parfois plus expressif ou bien plus agité, puisque notre présence devient plus intense.

    Pourquoi alors ne pas être présent entièrement lorsque nous travaillons, puisque cet état d'attention sera certainement là lorsque nous monterons sur scène ? On peut s'habituer à entrer dans cet état particulier dès le début de l'entraînement, ainsi la variation entre le jeu « à la maison » et le jeu sur scène sera minimale et nous permettra d'être plus à l'aise en public.

    Comme le conseillait Robert Schumann 1 : « Peu importe qui vous écoute quand vous jouez. Jouez toujours comme si vous étiez auprès d'un maître. »

    ______________
     1 SCHUMANN, R. (1848). Conseils aux jeunes musiciens.
  • Travailler sans le son
    ★★★

    → Est-ce que le fait de jouer avec les oreilles couvertes me perturbe ?

    Dans le but de vous confronter à une contrainte supplémentaire, envisagez de recouvrir vos oreilles avec un casque antibruit, un casque de chantier ou même d'insérer des bouchons d'oreilles. Cette pratique peu commune vous aidera à accentuer votre attention sur votre chant intérieur, votre interaction avec le clavier et vos gestes.

    Si vous possédez un piano numérique, entraînez-vous à jouer votre pièce ou seulement une partie tout en désactivant le son.

  • Travailler sans pédales
    ★★★

    → Est-ce que je me suis entrainé à jouer sans pédales ?

    Afin de mieux mémoriser les durées des sons et les distances qui séparent les touches, travaillez sans utiliser la pédale forte, ni la pédale « Una Corda » (appelée également, la pédale douce).

  • Jouer en chantant la m.d.
    ★✩✩

    → Est-ce que je sais jouer en chantant la partie de la main droite ?

    Chantez la partie de la main droite avec le nom des notes tout en jouant. Prenez soin de la chanter avec les nuances1, les articulations2 et les progressions3.

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    1 Nuances : pianofortemezzo-fortepianissimo. Encore appelées les dynamiques, ce sont les différentes manières de communiquer un contenu musical, par example avec une voix douce (piano), puissante (forte) ou timide (pianissimo), etc.  Télécharger la fiche nuances

    2 Articulations : legatostaccatotenuto.  Ce sont les différentes manières de passer d’une note à l’autre, en liant (legato), en détachant (staccato), en étant particulièrement attentif à la façon dont on arrête le son après une certaine durée (tenuto).

    3 Progressions : crescendo (de plus en plus fort), diminuendo (de moins en moins fort), accelerando (de plus en plus vite), ritenuto (en freinant). Ce sont les différentes manières graduelles (petit à petit, peu à peu) de changer de nuances ou de tempo.

  • Réviser la trame narrative
    ★★★

    → Est-ce que j'ai conçu un narratif ?

    « L’image sonore » correspond à ce que la musique représente pour vous.
    Demandez-vous quelle « histoire » réside dans le cœur du fragment que vous travaillez :

    • Est-ce qu’elle vous évoque une émotion particulière ?

    • Est-ce qu’elle vous fait penser à des faits réels ?

    Durant cette étape d’apprentissage, il s’agit de formuler la motivation « profonde » qui vous donne envie de jouer ce fragment. Cette motivation est parfois appelée la « tâche artistique ».

    Demandez-vous ce que vous voulez communiquer à travers cette section à votre public. Si votre « narratif » ne parviendra pas en lui-même au public, la précision de votre intention touchera inévitablement son imaginaire.

  • Liberer les articulation
    ★★★

    → Est-ce que mes articulations sont mobiles ?

    • Vérifiez que vos articulations sont bien mobiles et que votre tonus musculaire n'est pas excessif.
      Pour détendre les muscles entre la tête et les épaules (les muscles trapèzes), abaissez doucement vos épaules et effectuez des mouvements de tête vers la gauche, puis vers la droite à deux reprises.
      Ensuite, réalisez de petits mouvements circulaires pour vérifier la mobilité de vos omoplates et de vos clavicules.
      Enfin, assurez-vous que vos coudes et vos poignets peuvent bouger librement sans résistance.

    • Continuer à faire attention à cette mobilité plurielle tout en jouant votre pièce.

  • Jouer lentement
    ★★✩

    → Suis-je capable de jouer très lentement ?

    Il est important de préciser à plusieurs reprises toutes les informations relatives à l'exécution de votre pièce (rythme, notes, indications de nuances, gestes, etc.) dans un tempo très lent, tout en veillant à ce que cette approche ne génère pas de stress. Le fait de retravailler lentement vous permettra d'assimiler sereinement tous les gestes, évitant ainsi ce que l'on pourrait qualifier d'erreurs.

    • Placez vos deux pieds à côté des pédales.

    • Choisissez un tempo très lent.

    • Essayez de lier les notes entre elles avec vos doigts.

    • Soyez attentif à votre pulsation. Si vous êtes confronté à des difficultés, la pulsation peut fluctuer au début. Cependant, quelle que soit la situation, il est essentiel que vous preniez conscience du fait que vous la percevez.

  • Traduire les indications
    ★✩✩

    → Est-ce que toutes les indications sur la partition me sont claires ?

    • S'il y a des mots que vous ne comprenez pas, cherchez la traduction de toutes ces indications et écrivez-la sur votre partition.

    • Réfléchissez à la manière dont ces mots peuvent influencer votre jeu et intégrez ces façons dans votre interprétation.


      Télécharger les termes musicaux les plus fréquents (en italien)

  • Détailler les nuances
    ★✩✩

    → Est-ce que j'ai bien détaillé les nuances 1 ?

    Revoyez maintenant les nuances présentes dans votre pièce :

    • en attribuant un état émotionnel singulier à chaque nuance

    • en élaborant la hiérarchie 2 entre la nuance la plus faible et la plus forte


     Télécharger la fiche nuances


    ______________

    1 Nuances : pianofortemezzo-fortepianissimo. Encore appelées les dynamiques, ce sont les différentes manières de communiquer un contenu musical, par example avec une voix douce (piano), puissante (forte) ou timide (pianissimo), etc.

    Hiérarchie : organisation d'un ensemble en une série où chaque terme est supérieur au terme suivant (leRobert, 2023)

  • Écouter le son dans l'espace
    ★★★

    → Est-ce que je suis capable d'écouter le son dans l'espace ?

    Dans certains espaces (chambres ou pièces), on peut entendre le phénomène de réverbération du son – c'est une sorte d'écho très rapide.

    • Essayez de prêter votre attention à ce phénomène tout en jouant votre pièce ou bien le passage que vous êtes en train de travailler.

    • Si votre instrument se trouve dans une acoustique « sèche » où l'on n'entend pas ce phénomène, essayez d'imaginer le lieu dans lequel vous allez jouer prochainement. Cela peut être une salle de cours ou une salle de concert. Cet exercice vous entraînera à vous adapter à différentes acoustiques.

  • Jouer en marchant à la mesure
    ★✩✩

    → Suis-je capable de jouer deux mains ensemble en marchant la pulsation à la mesure ?

    Jouez les deux mains ensemble en « marchant » uniquement les premiers temps de chaque mesure.

    Marcher la pulsation veut dire lever les pieds en alternance (l’un, puis l’autre) de sorte que le pied se décolle entièrement du sol, puis regagne le contact avec le sol en même temps que la note jouée et chantée.

  • Apprendre la m.g. par cœur
    ★✩✩

    → Est-ce que j'ai appris la partie de la main gauche par cœur ?

    La main gauche est souvent celle qui réalise le « rythme harmonique » (la fréquence de changement des harmonies).

    Il est important de l'apprendre par cœur pour consolider la mémoire.
    Faites-le comme s'il s'agissait d'une pièce à part entière. Une pièce, peut-être, un peu étrange. Savourez cette étrangeté comme contribuant au charme de la pièce.

  • Jouer la m.g. en chantant la m.d.
    ★★✩

    → Est-ce que c'est facile pour moi de jouer la main gauche en chantant la main droite ?

    Jouez la main gauche seule en chantant la partie la main droite. Si la main droite représente la mélodie de votre morceau, vous aurez l'impression de vous accompagner, ce qui procure une sensation très agréable !

    Cet exercice permet de travailler la coordination et l'écoute de deux voix simultanées (en même temps). Au début, cela peut sembler un peu difficile avant de s'y habituer. Cependant, persévérez, car vous récolterez de grands bénéfices et une fluidité très gratifiante !

  • Travailler dans la tête
    ★★★

    → Suis-je capable de dérouler ma pièce dans ma tête en imaginant mes mouvements ?

    Projetez-vous maintenant de façon plus spécifique dans l'exécution de la pièce. Fermez les yeux et imaginez que vous êtes en train de jouer.

    • Imaginez comment votre torse et vos bras vont bouger (quand vous allez jouer « pour de vrai »)

    • Imaginez comment vous allez placer vos doigts sur les touches

    • Imaginez les distances entre les différents intervalles

    Imaginez tous les mouvements que vous allez faire pour jouer la pièce. Déroulez cette chorégraphie dans votre tête en gardant une pulsation. D’abord lentement et par petit bouts. Ensuite, dans un tempo plus allant en enchaînant de façon fluide.

  • Travailler sur le couvercle
    ★★✩

    → Est-ce que c'est facile pour moi de jouer sur le couvercle du piano ?

    Cet exercice, s'il est réalisé avec beaucoup d'attention, offre de nombreux bénéfices. Il vous permet de mémoriser vos doigtés, de prendre conscience de la pulpe de vos doigts et d'apprendre les distances entre les touches. Il vous entraîne également à imaginer les sons et à vous projeter dans « l'image sonore » de votre pièce, créant ainsi une « narration ».

    Pour cet exercice, jouez votre morceau sur le couvercle du piano ou sur une table tout en chantant. Puis, sans chanter.

    Il est vrai que cet exercice peut être difficile et déstabilisant. Au début, vous pourriez vous retrouver à oublier vos doigtés, par exemple, et avoir des difficultés à « jouer ». Ne vous inquiétez pas, car il nécessite une dissociation peu commune. Si cela se produit, reprenez calmement votre partition et concentrez-vous sur une partie du fragment que vous travaillez. Jouez-le lentement au piano, puis répétez-le à nouveau sur le couvercle.

    Les passages les plus déstabilisants sur le couvercle sont justement ceux qui ont besoin d’être précisés.

Découvrez les conseils :
simples ★✩✩
complexes ★★✩
exigeants ★★★
La Super Pioche


  • Piano Practice Companion
    Dirigé par Matvey ZHELEZNYAKOV

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