Conseils exigeants

Description de la pioche..

Dans cette pioche1 vous trouverez les conseils d'apprentissage qui nécessitent une attention particulière et qui sont présentés dans un ordre aléatoire. Les conseils ci-dessous se révèlent extrêmement bénéfiques pour approfondir l'apprentissage de la pièce que vous avez déjà commencée, ou bien pour évaluer la solidité de vos compétences en matière d'apprentissage, notamment quelques semaines avant un événement tel qu'un concert.

  • Sélectionnez un court passage de votre pièce (2 à 8 mesures) et mettez en pratique l'exercice proposé sur la carte, décrit ci-dessous.
  • ⚠ Si la carte ne vous convient pas, passez à autre chose et continuez à vous entraîner avec d'autres exercices présents dans la pioche.

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1 Cette pioche contient 14 cartes et est soigneusement mélangée à chaque nouvelle consultation.


→ Passez d'une carte à l'autre en glissant votre doigt sur la carte que vous voyez.


  • Réviser la trame narrative
  • Faire attention aux différentes articulations
  • S'enregistrer / Écouter
  • Réviser le parcours tonal
  • Travailler avec le métronome
  • Être présent
  • Travailler dans la tête
  • Travailler sans le son
  • Écouter le son dans l'espace
  • Réviser les intervalles
  • Jouer au ralenti
  • Rencontrer les touches
  • Travailler les yeux fermés
  • Posture
  • Réviser la trame narrative

    → Est-ce que j'ai conçu un narratif ?

    « L’image sonore » correspond à ce que la musique représente pour vous.
    Demandez-vous quelle « histoire » réside dans le cœur du fragment que vous travaillez :

    • Est-ce qu’elle vous évoque une émotion particulière ?

    • Est-ce qu’elle vous fait penser à des faits réels ?

    Durant cette étape d’apprentissage, il s’agit de formuler la motivation « profonde » qui vous donne envie de jouer ce fragment. Cette motivation est parfois appelée la « tâche artistique ».

    Demandez-vous ce que vous voulez communiquer à travers cette section à votre public. Si votre « narratif » ne parviendra pas en lui-même au public, la précision de votre intention touchera inévitablement son imaginaire.

  • Faire attention aux différentes articulations

    → Est-ce que mes articulations sont mobiles ?

    • Vérifiez que vos articulations sont bien mobiles et que votre tonus musculaire n'est pas excessif.
      Pour détendre les muscles entre la tête et les épaules (les muscles trapèzes), abaissez doucement vos épaules et effectuez des mouvements de tête vers la gauche, puis vers la droite à deux reprises.
      Ensuite, réalisez de petits mouvements circulaires pour vérifier la mobilité de vos omoplates et de vos clavicules.
      Enfin, assurez-vous que vos coudes et vos poignets peuvent bouger librement sans résistance.

    • Continuer à faire attention à cette mobilité plurielle tout en jouant votre pièce.

  • S'enregistrer / Écouter

    → Est-ce que j'ai travaillé en m'enregistrant ?

    Lorsque nous jouons, il n'est pas toujours possible de saisir pleinement l'ensemble de l'image sonore que nous produisons, puisque nous avons plusieurs éléments à gérer en même temps. C'est pourquoi l'enregistrement peut servir de référence objective.

    Enregistrez-vous et répondez aux questions suivantes :

    • Est-ce que la « tâche artistique » que vous souhaitez communiquer au public est potentiellement perceptible ?

    • Quelles éventuelles divergences observez-vous entre ce que vous aviez prévu et ce que vous entendez sur l'enregistrement ?

    Refaites un enregistrement une deuxième fois en modifiant ce qui a attiré votre attention.

  • Réviser le parcours tonal

    → Suis-je conscient des pôles tonals ?

    Indiquer et conscientiser le plan tonal est fondamental pour élaborer une sorte de carte mentale qui guidera votre parcours lors de votre jeu.

    • Indiquez sur votre partition les différentes tonalités de la pièce ou du fragment que vous travaillez.
      Exemple : Do-M, La-mineur, Fa-M, etc.

    • Jouez et prononcez les tonalités à voix haute.

    • Indiquez les différentes harmonies présentes entre deux pôles tonals en les chiffrant si cela est possible.

  • Travailler avec le métronome

    → Est-ce que je suis capable jouer avec le métronome ?

    La force rythmique confère une dimension particulière à notre expression musicale. Pour aborder le travail du temps musical, l'utilisation du métronome est un recours possible, car il indique la pulsation et met en évidence nos écarts par rapport à celle-ci. Il est crucial d'étudier le fragment d'un point de vue métrique extrêmement précis, pour ensuite pouvoir s'en écarter dans le but de recherche du « temps vivant. »

    Il est important de noter que le métronome est uniquement un moyen, un outil pour établir et vérifier le rythme. Il ne doit en aucun cas être considéré comme une garantie d'un jeu expressive, ni comme une finalité en soi.

    • les montées métronomiques : Réglez le métronome à un tempo où vous vous sentez à l'aise. Jouez le passage à plusieurs reprises. Ensuite, augmentez le tempo de 3 à 5 bpm (battements par minute) et rejouez le même passage. Continuez d'augmenter la vitesse du métronome jusqu'à atteindre le tempo souhaité, puis revenez progressivement au tempo lent avec lequel vous avez commencé.


      BEETHOVEN - Sonate op.14 n°1; ler mouvement (mes. 1-2)


    • métronome à contretemps : Le métronome bat désormais sur les temps faibles. Cet exercice peut sembler complexe au départ, mais une fois maîtrisé, il renforcera considérablement votre perception de la pulsation.


    • métronome à la mesure : le métronome indique maintenant l’entièreté de la mesure (battement très lent)

  • Être présent

    → Est-ce que je sais m'écouter avec une « oreille extérieure » ?

    Vous avez sans doute déjà remarqué que lorsque nous jouons en présence de quelqu'un, notre jeu varie considérablement. Il devient parfois plus expressif ou bien plus agité, puisque notre présence devient plus intense.

    Pourquoi alors ne pas être présent entièrement lorsque nous travaillons, puisque cet état d'attention sera certainement là lorsque nous monterons sur scène ? On peut s'habituer à entrer dans cet état particulier dès le début de l'entraînement, ainsi la variation entre le jeu « à la maison » et le jeu sur scène sera minimale et nous permettra d'être plus à l'aise en public.

    Comme le conseillait Robert Schumann 1 : « Peu importe qui vous écoute quand vous jouez. Jouez toujours comme si vous étiez auprès d'un maître. »

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     1 SCHUMANN, R. (1848). Conseils aux jeunes musiciens.
  • Travailler dans la tête

    → Suis-je capable de dérouler ma pièce dans ma tête en imaginant mes mouvements ?

    Projetez-vous maintenant de façon plus spécifique dans l'exécution de la pièce. Fermez les yeux et imaginez que vous êtes en train de jouer.

    • Imaginez comment votre torse et vos bras vont bouger (quand vous allez jouer « pour de vrai »)

    • Imaginez comment vous allez placer vos doigts sur les touches

    • Imaginez les distances entre les différents intervalles

    Imaginez tous les mouvements que vous allez faire pour jouer la pièce. Déroulez cette chorégraphie dans votre tête en gardant une pulsation. D’abord lentement et par petit bouts. Ensuite, dans un tempo plus allant en enchaînant de façon fluide.

  • Travailler sans le son

    → Est-ce que le fait de jouer avec les oreilles couvertes me perturbe ?

    Dans le but de vous confronter à une contrainte supplémentaire, envisagez de recouvrir vos oreilles avec un casque antibruit, un casque de chantier ou même d'insérer des bouchons d'oreilles. Cette pratique peu commune vous aidera à accentuer votre attention sur votre chant intérieur, votre interaction avec le clavier et vos gestes.

    Si vous possédez un piano numérique, entraînez-vous à jouer votre pièce ou seulement une partie tout en désactivant le son.

  • Écouter le son dans l'espace

    → Est-ce que je suis capable d'écouter le son dans l'espace ?

    Dans certains espaces (chambres ou pièces), on peut entendre le phénomène de réverbération du son – c'est une sorte d'écho très rapide.

    • Essayez de prêter votre attention à ce phénomène tout en jouant votre pièce ou bien le passage que vous êtes en train de travailler.

    • Si votre instrument se trouve dans une acoustique « sèche » où l'on n'entend pas ce phénomène, essayez d'imaginer le lieu dans lequel vous allez jouer prochainement. Cela peut être une salle de cours ou une salle de concert. Cet exercice vous entraînera à vous adapter à différentes acoustiques.

  • Réviser les intervalles

    → Suis-je conscient des intervalles dans la ligne mélodique ?

    Pour chercher davantage de clarté et d'expressivité dans la ligne mélodique ou dans un motif, il est important de conscientiser les intervalles entre les notes disjointes.

    • Notez les intervalles des lignes motiviques sur votre partition.
      Exemple : 3ceM (tierce majeure), 4te (quarte), 6tem (sixte mineure), etc.
    • Prononcez à voix haute vos indications tout en jouant dans un tempo modéré.
    • Essayez d'identifier et de prendre conscience d'un intervalle en l'écoutant simplement, sans avoir à le nommer à voix haute.
  • Jouer au ralenti

    → Suis-je capable de jouer très lentement ?

    Entraînez-vous à jouer votre pièce ou le passage que vous travaillez dans un tempo excessivement lent tout en veillant à la précision de la pulsation. Cet exercice vous aidera à consolider votre mémoire.

  • Rencontrer les touches

    → Suis-je capable de prêter attention au contact avec les touches ?

    Prêtez maintenant toute votre attention à la manière dont vos doigts rencontrent les touches.

    • Quelle est la température des touches ? Quelle est leur texture ?
    • Est-ce qu'il y a des rencontres avec certaines touches qui sont moins claires qu'avec d'autres ?
  • Travailler les yeux fermés

    → Suis-je capable de jouer avec les yeux fermés ?

    Cet exercice est intéressant pour consolider plusieurs aspects de votre jeu :

    1. Votre mémoire
    2. Votre chant intérieur
    3. Votre rapport au clavier
    • Fermez les yeux et jouez d'abord lentement plusieurs fois jusqu'à ce que vous soyez à l'aise dans un tempo lent.

    • Refaites le même exercice dans un tempo plus rapide.

    Cet exercice est exigeant, et en cas de difficultés, il est préférable de ne pas se précipiter vers le tempo final.
    Introduire un élément perturbateur lors de votre séance d'entraînement peut s'avérer bénéfique, tout en gardant une certaine cohérence avec la réalité : sur scène, la contrainte des yeux fermés ne sera pas présente.

  • Posture

    Gardez à l'esprit qu'une grande partie de la qualité sonore découle de l'adoption d'une posture confortable et optimale.

     Télécharger la fiche posture


    Voici quelques conseils à suivre :

    • Choisissez un tabouret suffisamment ferme (mais pas trop dur) pour que votre bassin soit bien posé. Évitez de vous asseoir dans un fauteuil ou sur un canapé.

    • Réglez la hauteur du tabouret et sa distance par rapport au piano de manière à ce que vos coudes soient ouverts à un angle de 100° à 120°

    • Imaginez que les touches blanches se prolongent infiniment derrière vous, formant un plan. Posez ensuite vos coudes sur ce plan imaginaire.

    • Dans votre esprit, visualisez une division horizontale de votre tabouret et asseyez-vous sur la moitié la plus proche de l'instrument.

    • Assurez-vous que vos pieds touchent le sol. Si ce n'est pas le cas, utilisez un rehausseur de pédales » ou un support tel qu'une caisse en bois pour combler l'espace manquant.

    • Maintenez une connexion avec le sol de manière à pouvoir vous lever à tout moment.

    • Orientez votre tête de manière à ce qu'elle vous « mène » vers le plafond.

    • Soyez attentif à l'espace entre le piano et votre buste. Pour mieux le ressentir, imaginez que vous tenez un grand ballon.

Découvrez les conseils :
simples ★✩✩
complexes ★★✩
exigeants ★★★
La Super Pioche


  • Piano Practice Companion
    Dirigé par Matvey ZHELEZNYAKOV

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